Désapprouver le blâmable en Islam : une foi active et sincère

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Le Prophète a dit :
« Celui d’entre vous qui voit un acte blâmable, qu’il le change de sa main ; s’il ne peut pas, qu’il le fasse avec sa langue ; et s’il ne peut pas, alors avec son cœur — et c’est là le degré le plus faible de la foi. »
Rapporté par Muslim — cité dans Le Recueil des bonnes actions (BDOUIN).

Ce hadith authentique est un fondement de la vie du croyant. Il enseigne que la foi n’est pas statique : elle pousse à agir, à ordonner le bien (al-amr bil maʿrûf) et à interdire le mal (an-nahy ʿan al-munkar), chacun selon ses moyens. Désapprouver le blâmable, c’est vivre sa foi par les actes, les paroles et les intentions.

 

Pourquoi désapprouver le blâmable est une bonne action

Désapprouver le blâmable est une responsabilité spirituelle. C’est une forme d’adoration qui vise à préserver la pureté de la société et la sincérité du cœur. Le croyant qui s’efforce de corriger ce qui déplaît à Allah agit par amour de la vérité, non par jugement ou dureté.

Dans Le Recueil des bonnes actions (BDOUIN), cette attitude est mentionnée parmi les comportements vertueux à adopter chaque jour. Elle fait partie des signes de la foi vivante : celle qui protège le bien, inspire la justice et propage la lumière du bon exemple.

 

Les trois niveaux d’action selon le hadith

Le Prophète a précisé trois degrés selon les capacités de chacun :

1. Changer avec la main

Cela concerne ceux qui ont une autorité ou une responsabilité (parent, enseignant, responsable). Ils peuvent agir concrètement pour faire cesser un mal, à condition de ne pas provoquer un tort plus grand.

2. Changer avec la langue

C’est conseiller, rappeler ou exhorter avec sagesse, en choisissant les mots justes et le moment opportun. Une parole bien placée peut changer un cœur, là où une parole dure le ferme.

3. Désapprouver avec le cœur

C’est refuser intérieurement ce qui est contraire à la foi, même si l’on ne peut pas agir ou parler. C’est le minimum de la foi, la preuve que le cœur reste vivant et attaché à la vérité.

 

Des exemples concrets pour vivre ce hadith

Appliquer ce principe ne signifie pas juger les autres, mais chercher à inspirer le bien par la sagesse et la douceur :

  • Dans la famille : rappeler l’importance de la prière, conseiller un proche avec bienveillance, éviter les paroles blessantes.
  • Au travail ou à l’école : rester honnête, encourager le respect, refuser la moquerie ou l’injustice.
  • Dans la société : ne pas normaliser les comportements contraires à l’éthique islamique, et rester un exemple positif par son attitude et sa parole.

Ces gestes, quand ils sont accomplis avec sincérité, deviennent des sources de asanāt et renforcent la cohérence entre la foi et le comportement.

 

La récompense du croyant qui désapprouve le mal

Le Prophète a dit :
« Quiconque appelle à un bon comportement aura une récompense égale à celle de ceux qui le suivent, sans que leurs récompenses ne soient diminuées en rien. »
Rapporté par Muslim (2674)

Ainsi, celui qui inspire ou enseigne le bien obtient une récompense identique à celle de tous ceux qui en profitent. Désapprouver le blâmable, c’est donc non seulement protéger sa propre foi, mais aussi participer à multiplier le bien autour de soi.

 

Comment désapprouver le blâmable avec sagesse et douceur

Le croyant agit toujours avec intelligence et miséricorde. Les savants ont rappelé plusieurs conditions pour que cette bonne action soit bénéfique :

1. La connaissance

Il faut d’abord savoir distinguer ce qui est réellement blâmable selon le Coran et la Sunna. Corriger sans science peut causer un mal plus grand.

2. La sincérité

L’intention doit être pure : plaire à Allah, non humilier ou se donner raison. Le but est la réforme, pas la confrontation.

3. La douceur

Le Prophète a dit :
« La douceur n’est présente dans une chose que pour l’embellir, et n’en est retirée que pour l’enlaidir. »
Rapporté par Muslim
Une parole douce a plus d’effet qu’une critique sévère.

4. L’absence de nuisance

Corriger un mal ne doit pas en créer un plus grand. Le croyant mesure les conséquences de ses paroles avant d’agir.

5. L’adaptation à ses capacités

Celui qui ne peut agir ni parler garde son cœur attaché à la vérité et évite de cautionner le mal.

Le rôle éducatif du Recueil des bonnes actions

Le Recueil des bonnes actions (BDOUIN) enseigne aux familles à développer cette conscience morale au quotidien. L’ouvrage aide à comprendre que la foi ne se limite pas à la prière ou à la lecture du Coran, mais qu’elle s’exprime dans la vigilance, la justice, la bienveillance et le courage d’agir avec droiture.

Il propose d’autres pistes complémentaires : veiller sur ses paroles, encourager le bien autour de soi, respecter ses voisins, ou encore protéger les animaux. Toutes ces attitudes relèvent d’un même esprit : ordonner le bien et éviter le mal, avec sagesse et constance.

 

Vivre la réforme du cœur et des actes

Désapprouver le blâmable, c’est préserver la foi et la société. C’est refuser l’indifférence et choisir la réforme avec bienveillance. Celui qui agit ainsi, même discrètement, est compté parmi les croyants sincères.

À travers Le Recueil des bonnes actions (BDOUIN), chacun peut apprendre à appliquer ce hadith dans son quotidien : commencer par se corriger soi-même, agir avec douceur, encourager le bien et transformer chaque geste en lumière et en asanāt.